Jean-Zay & l'histoire...



A l’occasion de l’annonce de la décision de  transfert de ses dépouilles au Panthéon et de la parution de ses carnets de prison, j’ai proposé en ce vendredi 14 mars de rencontre au siège du club  Jean Zay, un moment d’évocation de ce personnage tutélaire aux amis présents. Et ceci en prolongation de l’évocation précédente de Christian Amadieu. Pour que tous puissent en avoir écho, voici deux extraits de texte qui font résonner la voix de Jean Zay. Vous pourrez tous accéder à sa parole de courage et détermination contre la tyrannie et vous enrichir d’un trésor inestimable de liberté pour vous et les vôtres.
Merci de votre attention.
Jacques Talbot  

Jean Zay : « Souvenirs et solitude » (publié en 1945 chez Julliard, réédité en poche chez Belin en 2010 (9€) Les carnets dont sont issus son livre «  Souvenirs et solitude)  viennent d’être publiés en mars 2014.
(De Souvenirs et solitude p. 86-86)
« 14 mars 1941
Je glane ce que je peux du printemps naissant : quelques rayons de soleil qui commencent à se risquer sur mon mur, des chants lointains d’enfants au retour d’une promenade, une sorte de joie impalpable dans l’éclat d’un ciel bleu et uni. L’hiver est lugubre pour l’emprisonné ; mais le beau temps accroît la sensation cruelles qu’on vous a oublié, que personne ne se soucie de vous. La pensée se reporte à tous les jardins qu’on a connus, aux fleurs, aux arbres. Comme on a supporté patiemment l’hiver dans l’attente du printemps, il est dur de le voir arriver et de constater que rien ne change, que ne s’est pas produit l’événement imprévisible qu’il semblait impliquer tout naturellement. Néanmoins finit par l’emporter l’optimisme contenu dans l’air plus léger. Ce matin, un oiseau se pose sur la crête du mur. Il sifflote négligemment et me regarde avec curiosité : revanche de tant de cages ? Je lui jette en vain des miettes de pain. Il ne veut pas descendre dans cet enclos suspect. L’oiseau, à la fin, s’envole- et l’homme reste. »
samedi 15 mars (1941) 212° jour de captivité. [Carnets]
« Etrange destinée ; à 36 ans, connu une des cimes du pouvoir et un des abîmes de la détresse. Etais-je fait pour cette destinée ou pour le calme et la vie ordinaire ? L’eussé-je souhaité ? En tout cas en être digne. »
« Dimanche 16 mars (213)  Aujourd’hui, s’achève  le 7° mois. La différence du dimanche  n’est plus qu’en moi. J’y veille : aucun travail, pas même gymnastique ; activité libre ; lecture et repos. »
[Extrait cité de « Jean Zay »  par Olivier Loubes  chez  Armand Colin 2012]


Jean ZAY (1904-1944) Député du Loiret. Ministre  de l’Education nationale et des Beaux-Arts du 4 juin 36 au 13 septembre 39. Démissionnaire pour s’engager volontairement comme sous-lieutenant. Accusé faussement de  désertion en présence de l’ennemi, il est condamné par le Tribunal militaire de la 13° Région de Clermont-Ferrand à la déportation et  à la dégradation militaire ; à partir du 20 août 1940, il  sera interné à Clermont, puis à Marseille et enfin  à la maison de Riom du 8 janvier 1941 au 20 juin 1944.Enlevé par la Milice, il est assassiné dans un bois  à Molles près de Vichy. 
Œuvre comme ministre:
-              Education : tronc commun d’éducation, réforme du ministère ; allongement de la durée scolaire à 14 ans en 1936 ; éducation physique et sportive dès le primaire, extension de l’enseignement des filles. Création des CROUS ; du CNRS, réforme de la formation des enseignants
-              Beaux-arts : création du festival de Cannes, de l’union des théâtres lyriques nationaux, du musée des arts et traditions populaires 
-              Activités sportives et création des centres d’entrainement aux méthodes  d’éducation active (CEMEA) hors temps scolaires.
-              Bibliothèque : création des bibliobus
(Sources : Wikipédia et biographies)

1 commentaire:

Pompidou a dit…

Enfin de la culture !
Merci Jacques

Pompidou